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27 déc. 2015
Test de l’Apple TV 4e génération (2015)
La télévision a beau être un appareil stupide, sa place est centrale dans bon nombre de foyers. On s’y retrouve pour apprécier les excellents programmes de la télévision française, pour jouer ou simplement en fond sonore pour passer le temps.
Les constructeurs se bousculent au portillon pour se faire une petite place sur ce marché stratégique, mais sans vraiment y parvenir jusqu’à présent. Les tentatives de rendre ce meuble un peu plus intelligent, en le connectant à internet, n’ont jamais rien donné de très probant.
Le concept de Smart TV, tel qu’il a été imaginé par Samsung, LG et les autres, n’a pas pris : des interfaces confuses et des écosystèmes limités ont lesté de plomb ces téléviseurs — à tel point que les propriétaires de ces appareils ne les connectent plus à internet, préférant s’en servir comme d’une simple lucarne… comme dans le temps.
Quant aux boîtiers à brancher sur les téléviseurs, leur succès est un peu plus visible : ils exigent moins d’attention de la part de l’utilisateur, on peut les oublier dans un placard au vu de leur prix (ils sont bien moins onéreux qu’un téléviseur complet), et ils peuvent aisément servir de tour de contrôle pour la gestion et la consultation du contenu de l’ordinateur familial.
Mais là encore, il est difficile de parler de raz-de-marée. Ce marché souffre de problèmes équivalents à celui des Smart TV : boutiques d’apps inconsistantes, difficulté de navigation, lenteurs dans l’interface… Le summum a sans doute été atteint par la plateforme Google TV dont la vision — appliquer une surcouche intelligente par dessus la télévision à la papa — s’est heurtée à l’hostilité des chaînes américaines. Sans parler du catalogue anémique d’applications…
Il aura finalement fallu en rabattre sur les ambitions pour concevoir quelque chose de plus abordable, en termes d’expérience utilisateur s’entend. Depuis l’Apple TV 2G lancée en 2010, Apple n’a jamais fait autre chose : le boîtier donne l’accès à une boutique de location de vidéo, qu’il s’agisse de films ou d’épisodes de séries TV, au contenu de son Mac ainsi qu’à celui d’une poignée de partenaires triés sur le volet. Le tout dans une interface si simple qu’elle se pilote avec une télécommande aussi spartiate qu’efficace.
Une Apple TV en avance sur son temps… et aussi en retard
L’Apple TV de quatrième génération est une drôle de bestiole. Alors qu’elle bouscule le concept de base tout en l’approfondissant, son apparence est très proche de celle de son prédécesseur, exception faite de cette hauteur qui lui donne un air un peu trapu. On pouvait penser, voire espérer, qu’Apple allait dépoussiérer ce design vieux de cinq ans, mais le constructeur n’en a rien fait. Pour un produit qui a vocation à prendre discrètement la poussière sous la télé, ce n’est pas vraiment un problème ; reste qu’après avoir attendu si longtemps quelque chose de vraiment nouveau pour l’Apple TV, on aurait aimé un design au moins rafraîchi.
Apple a parfois (souvent) la mauvaise habitude de retirer des fonctionnalités à ses nouveautés afin d’asseoir sa vision d’un produit. Dans le cas de ce nouvel Apple TV, c’est le port audio numérique optique qui en fait les frais : exit donc le branchement du boîtier sur un home-cinéma équipé S/PDIF ou TOSLINK. Apple s’est sans doute rendu compte que ce port était peu utilisé… Dommage pour ceux qui s’en servaient.
En revanche, on comprend moins la longévité du port Ethernet 10/100BASE‑T alors qu’on aurait pu s’attendre à de l’Ethernet Gigabit comme sur le reste des machines d’Apple (à l’exception du petit modèle d’AirPort Express toujours en vente). Le dernier changement significatif du nouveau boîtier est la présence d’un port USB-C en lieu et place du micro-USB, qui ne servira toujours qu’à des fins de diagnostic.
Si le design externe a peu évolué, à l’intérieur c’est une autre histoire. Le cœur du boîtier bat désormais au rythme d’un processeur A8 double cœurs 64 bits, à la place de l’A5 à un seul cœur des modèles précédents. On y trouve également 2 Go de RAM (512 Mo précédemment). Au rayon connexion, l’Apple TV 2015 assure la prise en charge du Wi‑Fi 802.11a/b/g/n/ac avec MIMO, du Bluetooth 4.0, ainsi qu’un récepteur infrarouge. Là aussi, il s’agit d’un bond de géant pour ce nouveau cru : jusqu’à présent, l’Apple TV se contentait du Wi-Fi b/g/n et du Bluetooth 2.1 (et d’un récepteur infrarouge, indispensable pour la télécommande).
Le processeur A8, qui a fait son apparition avec l’iPhone 6, prend en charge le codec H.265/HEVC, dont l’une des particularités est de diviser par deux les débits nécessaires… et de faciliter le décodage de la 4K (3 840 x 2 160 pixels). Sur l’iPhone 6, Apple n’en a rien fait, même s’il est tout de même possible de truander (lire : L’iPhone 6 peut lire des vidéos 4K et c’est normal), et on pouvait légitimement s’attendre à ce que l’Apple TV 2015 puisse en être capable par défaut.
Au vu de la nature du produit et de la popularité naissante des téléviseurs 4K, cela semblait se justifier assez aisément et constituer un argument de vente imparable, notamment auprès des possesseurs d’iPhone 6s (qui peuvent filmer en 4K). Malheureusement, il faudra se contenter d’une définition 1080p. Si l’on regarde le verre à moitié vide, on ne peut s’empêcher de penser qu’Apple a raté là l’occasion de marquer vraiment le coup en n’embarquant pas dans le train de la ultra haute-définition, surtout pour un produit destiné à la télévision.
Du côté du verre à moitié plein, on se dira que la 4K est encore loin d’être démocratisée et que les contenus sont encore peu nombreux. On ne doute pas que les infrastructures sont en train d’être mises en place pour assurer la distribution par l’iTunes Store de vidéos 4K. Pour le moment, il faudra se contenter d’une définition 1080p qui de toutes manières, fait déjà tousser les tuyaux des fournisseurs d’accès.
On évitera d’utiliser un écran d’ordinateur ou un téléviseur dont la définition est supérieure au 1080p. L’interface de tvOS n’est pas optimisée pour aller au-delà du Full HD : de facto, les différents éléments de cette interface apparaissent légèrement floutés. Pour le promoteur des écrans Retina et créateur d’un écran 5K pour l’iMac, c’est un peu dommage ! Ça l’est d’autant plus qu’il peut arriver, aujourd'hui, de ne plus posséder de télévision, mais d’avoir chez soi un moniteur.
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