25 déc. 2015

Les films de Noël

Ah, la mièvrerie... pardon, la « magie » de Noël... Voilà plus de six décennies (au bas mot) que le cinéma célèbre chaque année, avec des longs métrages plus ou moins heureux, la naissance du paquet-cadeau ! Pour ces nouvelles fêtes de fin d'année, komalamaison a donc décidé de vous concocter son propre top 10 des meilleurs films de Noël : entre premier degré poétique, ironie mordante, humour enfantin ou dérive horrifique... Père Noël : Origines (2010) de Jalmari Helander, avec Onni et Jorma Tommila. Si l'on y réfléchit, la vision d'un Lapon barbu se faufilant silencieusement dans la chambre d'enfants endormis a de quoi faire frémir, et pourrait constituer le parfait prologue d'un film d'horreur classique. En réalité, c'est sur les origines de la légende du père Noël que s'est penché le réalisateur et scénariste Jalmari Helander pour son premier long métrage, s'inspirant des vieux contes folkloriques finnois où la mythique figure se voit dépeinte comme un affreux bonhomme aux doigts osseux, venu punir les enfants sans défense La vie est belle (1946) de Frank Capra, avec James Stewart et Donna Reed A la veille de Noël, toute la petite ville de Bedford Falls prie pour George Bailey (James Stewart), homme de conviction qui œuvra avec ferveur pour ses habitants, mais qui, ruiné, envisage le suicide. Un ange, Clarence (Henry Travers), viendra exaucer ces prières, et rappeler aux spectateurs le généreux destin de George Bailey. Surtout, il montrera à celui-ci ce que Bedford Falls et ses habitants seraient tragiquement devenus, s’il ne s'était opposé au cruel Potter, homme d'affaires sans scrupules. Un conte de Noël (2008) d'Arnaud Desplechin, avec Mathieu Amalric, Catherine Deneuve et Chiara Mastroianni Le huitième film d’Arnaud Desplechin s’inscrit dans la lignée des grandes œuvres sur les réunions de famille, où émergent quelques fractions de tendresse au milieu des règlements de compte, de la maladie et des petites pudeurs. Film choral et fleuve, ‘Un conte de Noël’ repose sur une mise en scène conduite par une caméra virevoltant entre les acteurs, comme sait si bien le faire un Robert Altman par exemple. Le spectateur est ainsi littéralement embarqué dans les relations houleuses L'Etrange Noël de M. Jack (1993) de Henry Selick, d'après une idée originale de Tim Burton Bien qu'immédiatement associé à l'imagerie visuelle et thématique de Tim Burton, 'L'Etrange Noël de M. Jack', produit par les studios Disney, fut en fait réalisé par Henry Selick. L'histoire, imaginée par Burton alors qu'il travaillait comme petite main chez Disney, s'inscrit parfaitement dans la veine de 'Beetlejuice' ou d''Edward aux mains d'argent', tournant autour d'un de ces monstres sympathiques chers au réalisateur de 'Frankenweenie'. Ce héros, Jack Skellington, Le père Noël est une ordure (1982) de Jean-Marie Poiré, avec Anémone, Thierry Lhermitte, Marie-Anne Chazel, Josiane Balasko, Gérard Jugnot et Christian Clavier Plus qu’une comédie dont la moitié des répliques sont devenues cultes, ‘Le père Noël est une ordure’ est désormais un langage à part entière. « C’est fin, c’est très fin, ça se mange sans faim », répétons-nous hilares à chaque dîner en famille. « C’est cela oui » acquiesçons-nous souvent avec dédain. Difficile aussi de quitter ses amis sans lancer un « Allez hop, à Créteil ! ». Et puis à chaque Noël, au moment d’ouvrir le cadeau Gremlins (1984) de Joe Dante, avec Zach Galligan, Phoebe Cates et Hoyt Axton Avec son récit anarchique, ses allusions cinéphiles (notamment à cet autre conte de Noël qu’est ‘La vie est belle’ de Capra), sa tonalité burlesque et son comique teinté d’humour noir, Joe Dante mord à pleines dents dans le genre moelleux du film d’aventure au second dégré qu’appréciait également son comparse (et producteur occasionnel), Steven Spielberg. ‘Gremlins’ commence en effet sur un joli cadeau de Noël : Gizmo, un petit « mogwai », sympathique animal de compagnie Black Christmas (1974) de Bob Clark, avec Olivia Hussey, Keir Dullea et Margot Kidder Considéré par beaucoup comme le premier slasher de l’histoire du cinéma d’horreur (sous-genre dans lequel un serial killer se livre à des atrocités que le film s’acharne à exploiter graphiquement), ce long métrage, réalisé en 1974 au Canada par l’américain Bob Clark, s’inspire directement d’une série de meurtres ayant eu lieu au Québec. Alors qu’une fête de Noël s’organise dans une confrérie de religieuses, des mystérieux et obscènes coups de fil viennent perturber l’atmosphère. Bad Santa (2004) de Terry Zwigoff, avec Billy Bob Thornton et Bernie Mac Willie T. Stokes (Billy Bob Thornton) est un classique père Noël de supermarché, à quelques différences près : il est cynique, alcoolique, avec un fort penchant pour la lubricité… et il déteste les enfants. En fait, son travail ne lui sert qu'à couvrir les méfaits qu’il perpétue avec son acolyte, Marcus (Tony Cox), un nain noir déguisé en elfe. Basé sur un idée originale des frères Coen et mis en scène par le réalisateur de ‘Ghost World’ et du documentaire ‘Crumb’, ce ‘Bad Santa’ est drôle, méchant, vulgaire à souhait et d’un mauvais goût parfois hilarant. Noël chez les Muppets (1992) de Brian Henson, avec Michael Caine et Frank Oz Bien que réalisé après la mort de Jim Henson, le créateur des Muppets (désormais repris par son fils, Brian), ce long métrage, le quatrième à mettre en scène Kermit, Gonzo et leurs camarades, est sans doute l'un des plus régulièrement diffusés. Reprenant le célèbre conte de Charles Dickens, 'A Christmas Carol' – avec un truculent Michael Caine dans le rôle du pingre Scrooge –, le film est une amusante introduction aux mythes de Noël, et à l'univers délirant des Muppets. Sans être le film le plus original avec ces folles marionettes http://komalamaison.com